La critique

La critique

Et si je commençais à me foutre la paix ?

Je voudrais vous partager une expérience… mais avant cela, évoquer avec vous un constat.

Quoi que nous fassions dans notre vie personnelle et professionnelle, nous sommes soumis à la critique/jugement/avis des autres par rapport à nos comportements, nos choix, nos décisions, nos compétences, … et lorsque nous pratiquons une activité « publique », nous multiplions bien-sûr les sources de critique, c’est un fait !
Même si nous connaissons cette réalité, même si nous savons en théorie que nous ne pouvons pas plaire à tout le monde, il subsiste pourtant un déséquilibre face à la critique. Une facétie de notre cerveau peut-être ?

J’en viens à l’expérience que je souhaite vous partager. Lors de ma dernière prestation pour le spectacle « Des complexes… et vous ! », j’ai reçu beaucoup de retours positifs, enthousiastes, …  qui m’ont beaucoup touchée. J’ai aussi reçu un feedback négatif… un seul, qui pourtant est venu effacer tout le positif, comme si celui-ci avait plus de poids. Plus aucun des avis positifs n’avait d’importance à mes yeux, tous relégués un à un au banc des «Oui mais c’est parce que les gens sont gentils qu’ils disent ça », alors que le jugement négatif est tout à coup devenu une vérité absolue venant affecter ma confiance, ma motivation et même ma valeur !

Comment est -ce possible ?
Pour appréhender cette mécanique, il nous faut faire un détour par notre cerveau (encore lui !)

En effet, notre mémoire est très influencée par le contenu émotionnel des événements que nous vivons, qu’ils soient négatifs ou positifs mais il existe  ce qu’on appelle un biais négatif, qui permet de retenir rapidement les expériences négatives via, notamment, l’activation de circuits cérébraux spécialisés dans le contrôle des émotions.
Lorsque je vis une situation de peur (comme la peur de ne pas être à la hauteur, de décevoir, …), mon amygdale (située juste à côté de l’hippocampe) déclenche, entre autres, le relâchement d’hormones de stress qui vont influencer les régions du cerveau responsables de la perception des évènements. Du coup, la place laissée à ces événements dans la mémoire sera plus grande. CQFD !

C’est donc à cause de ce biais négatif que nous retenons les feux rouges plus que les verts !  Le neuropsychologue Rick Hanson, auteur du livre : « Le cerveau du bonheur », résume bien ce mécanisme  : « Notre cerveau est comme une bande Velcro pour les expériences négatives et il est recouvert de Téflon face aux expériences positives » ( Nous voilà prévenus !).

 

Cette façon de réagir nous fut très utile dans la sauvegarde de l’espèce humaine à une époque où notre seul objectif était de survivre.  Le hic, c’est que même si nous ne sommes plus en mode survie aujourd’hui (quoique !), notre cerveau ne s’est pas encore adapté. Il reste programmé pour la survie et non pour le bonheur !
La bonne nouvelle, c’est qu’en prenant conscience de la manière dont fonctionne notre cerveau, nous avons la possibilité d’avoir une analyse plus distanciée de ses biais de négativité et la possibilité de modérer les jugements, nous remettre en question de manière positive et constructive et ainsi prendre soin de nos tumultes émotionnels 😉.

 

De mon côté, grâce à l’écriture de cet article, j’ai pu prendre de la distance, remettre de l’équilibre dans ma perception et surtout me rappeler pourquoi j’ai démarré ce projet, en quoi il fait sens et contribue à la réalisation de mon rêve…. Alors oui, on ne rêve pas tous de la même manière  et mes rêves peuvent être soumis à la critique. De toute façon, comme le disait si bien mon pote Aristote :
«Il n’y a qu’une seule façon d’éviter les critiques: ne dis rien, ne fais rien, ne sois rien. »

Critiquablement vôtre
Claude